Comment tout ceci à (re)commencé...

Octobre 1985... 20 ans...pas un rond en poche, et la convocation au 152e régiment d'infanterie de Colmar en main... 1 an au Club Med avec l'adjudant DECONNINCK comme G.O, fier de sa devise "on n'est pas chez mémé" ou encore "Ici c'est un muscle et deux cerveaux !" en montrant successivement son front et ses deux biceps... Il ressemblait à "Monsieur Propre" à part qu'il s'était échappé du flacon de détergent qui passait pendant la pub à la télé.
Je la regarde une dernière fois cette convocation, histoire de photographier l'adresse du "quartier WALTER" pour présenter ma candidature à un an de boule à zéro, marches de nuit et autres réjouissances hivernales dans les Vosges...
La musique ? ça ne paye pas son homme ! Combien de fois l'ai-je entendue cette phrase dans la bouche de mes parents... Exactement la même que John LENNON gravera dans un souvenir offert à sa tante MIMI, en pleine gloire... comme un pied de nez du destin.
Pour le moment je me destine à la musique militaire. Marche au pas cadencé... Super ! J'ai échappé à l'hélicon de justesse, en disant que je ne savais plus lire les notes...
Je l'ai donc abandonnée la musique, jusqu'en 1991...
Arrivé à Paris, un soir de 91 j'ai poussé la porte d'un bar à vins où on pouvait aussi écouter des musiciens de jazz... Il y avait un piano qui traînait dans un coin à côté du radiateur... Quelle hérésie ! Rien de mieux pour flinguer un piano, mais celui là il résistait, aux bucherons qui tapaient les touches comme ils auraient abattus des érables canadiens, aux types bourrés qui renversaient leurs verres sur le clavier...
Bref, un peu parti un peu naze.... comme dit l'autre, un soir je me suis lancé...pour vérifier si les doigts n'étaient pas trop rouillés, et la mémoire intacte...
Quand c'est comme ça, je stresse un peu car je ne sais pas par quoi commencer, trop longtemps que je n'ai pas joué, et puis cette pression des regards autour de vous...
Alors je joue du blues... ça plaît toujours le blues, c'est fédérateur, c'est la mère de toutes les musiques populaires du XXe siècle, la base... on ne peut pas se tromper avec un bon vieux blues. Un coup de pinard, une rasade de jaja, et me voila desinhibé...



Et j'ai tenu le piano du Coin de verre pendant.... plus d'un an.
Egarée dans mes papiers...j'ai retrouvé ma playlist de l'époque que vous voyez ici en photo...